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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Le Cirque de Moscou

 

Le jeune militant communiste que j'étais, entreprit sitôt débarqué à Paris pour y effectuer son stage professionnel, le pèlerinage à La Mecque, je veux dire un voyage en Union soviétique. Moscou, Léningrad et Kiev étaient au programme de la formation accélérée.

A Moscou, entre la visite du mausolée de Lénine et celle de l'Université Lomonossov datant de 1953, bâtiment d'une hauteur de 240 mètres, chef d'oeuvre architectural dans le plus pur style stalinien, nous eûmes droit à un passage obligé au célèbre Cirque de Moscou. Je n'ai gardé aucun souvenir précis des numéros interprétés par les artistes mais j'en suis convaincu, le spectacle auquel j'avais à l'époque assisté, était d'une toute autre qualité que l'affligeant numéro de clown que Vladimir impose à son peuple depuis plus de 7 mois.

Il en fut notamment ainsi ce 30 septembre au Kremlin, dans son adresse à ses invités, alors qu'il officialisait l'annexion des territoires ukrainiens de Lougansk, de Donetsk, de Zaporijjia et de Kherson. La farce se poursuivit sur la place Rouge à laquelle participèrent des centaines de spectateurs fortement incités par le pouvoir à être présents. Une tentative de donner l'apparence d'une manifestation populaire à une mascarade qui ne peut tromper personne.

Les dirigeants de l'époque héroïque de l'URSS, enterrés tout près des lieux dans la nécropole située au pied du mur du Kremlin, parmi lesquels on trouve la dépouille de Joseph Staline, ont du se retourner dans leurs tombes.

Il faut dire que le numéro avait commencé il y a quelques jours, par un simulacre de référendum, organisé non pas sur le territoire russe mais par les affidés de Vladimir, chez le voisin ukrainien.

En véritable manipulateur des processus électoraux, Vladimir a lancé ses agents dans les cages d'escalier des immeubles à la recherche des habitants n'ayant pas fui les combats. Si l'occupant était absent, pas de problème, le voisin pouvait voter à sa place. Peu importe que celui-ci soit inscrit ou non sur les listes électorales, il était, manu militari, invité à cocher une feuille de papier, à la glisser dans l'urne sous l'oeil bienveillant d'un militaire prêtant main forte pour le cas où une erreur de case aurait été commise.

Les passants étaient également sollicités dans les rues. Bien entendu, le passage par l'isoloir avait été supprimé ce qui constituait un gain de temps considérable et l'on avait fait l'économie d'enveloppes dans lesquelles ces maniaques d'occidentaux s'évertuent à glisser leurs bulletins.

On en venait à regretter que le scrutin n'ait pas eu lieu avant l'organisation aux Etats-Unis de la dernière élection présidentielle, celle au cours de laquelle Donald se présentait pour le renouvellement de son mandat. Ce dernier mettant à profit l'expertise de son ami Vladimir aurait ainsi, assuré sa réélection et l'on se serait dispensé de l'épisode malheureux de l'invasion du Capitole.

Les scores de 98 et 99 % des votants s'exprimant en faveur de l'annexion de 20 % du territoire de l'Ukraine par la Russie, ont du faire blêmir de jalousie le « petit père des peuples » et ont été le préalable à l'organisation de la suite, à savoir le discours d'annexion du clown Vladimir ainsi qu'à la grande fête organisée sur la place Rouge.

En ce 30 septembre, lors de son discours d'annexion, Vladimir s'est brusquement glissé dans les bottes d'un certain Wychinski qui fut Procureur général du soviet suprême, véritable maître d'oeuvre des procès de Moscou qui eurent lieu en 1936-1938. Au cours de ces simulacres de procès, furent éliminés physiquement les principaux rivaux de Staline ayant pour nom Zinoviev, Kamenev, Boukharine et Toukhachevski.

Ce tour de prestidigitation nous a valu de la part de Vladimir, une pitoyable tentative de falsification du comportement de l'Occident accusé d'avoir provoqué ce conflit, d'avoir recherché, tout au long de l'Histoire, la perte d'une Russie qui avait un seul objectif, « ramener à la raison ces têtes brûlées ».

Dans son immense mansuétude, Vladimir le prestidigitateur, a invité l'Ukraine à cesser les combats, à accepter un cessez-le-feu et à entrer dans un cycle de négociations tout en précisant qu'il n'y avait rien à négocier puisque les territoires étaient annexés « pour toujours » !

Un prestidigitateur frappé d'amnésie qui avait oublié qui, le 24 février dernier, a lancé ses troupes sur Kiev la capitale ukrainienne, tentative qui s'est soldée par un premier et cuisant échec.

Pour achever le spectacle, le débonnaire Vladimir présentait les fauves ukrainiens qui auraient imposé au peuple du Donbass un « génocide » avec la complicité du monde occidental. L'objectif de « dénazification » annoncé avait donc pour but de soustraire ces populations ukrainiennes au joug dominateur et exterminateur de l'Occident..

Quelques jours après le sabotage des gazoducs en mer Baltique et alors que plus de 300 000 jeunes (261 000 selon les russes) auraient quitté le pays depuis l'annonce de la « mobilisation partielle », le spectacle donné par le clown Vladimir est affligeant et a fait naître en moi le souvenir nostalgique du spectacle donné par le Cirque de Moscou, devant mes yeux éberlués, voici cinquante ans.

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Commenter cet article
J
J’ai surtout l’impression que Poutine essaie à toute vitesse de sortir d’une situation ubuesque qu’il a créé , et qui est en train de se retourner contre lui. <br /> Il voudrait siffler la fin de partie, à l’instant où la chance tourne : Revers militaire, mobilisation contestée, lâchage par la Chine - qui a demandé le respect des frontières -<br /> Mais les choses ne vont pas se passer comme ça : la guerre va trainer en longueur, les sanctions aussi.<br /> Les alliés se font discret, les hostiles s’allongent.<br /> Il ne reste que la menace nucléaire pour sauver le château de carte. A quand l’effondrement ?
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J
Pour ce qui me concerne, le plus vite possible. Bises à vous quatre.