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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Le coup de grâce.

 

En ce 9 mai 2020, on célèbre (discrètement) la journée de l'Europe.

Nous connaissions déjà les dissensions existant entre les pays du nord de l'Europe et les pays du sud dénommés avec ironie ceux du « club med ». Ces oppositions ont atteint leur paroxysme en 2015-2016 lors de la crise migratoire.

Depuis l'élargissement de l'Union Européenne, une césure s'est également produite entre les pays d'Europe occidentale et ceux d'Europe centrale dans le domaine de l'exercice des libertés et du respect des Droits de l'Homme. Il en est notamment ainsi concernant le domaine judiciaire. La Hongrie de Viktor Orban et la Pologne de Jaroslaw Kaczynski n'ont de cesse de soumettre leurs tribunaux au pouvoir politique, altérant gravement les principes d'indépendance de ces juridictions.

La pandémie qui nous affecte a fait éclater au grand jour l'absence de solidarité des pays composant l'Union Européenne.

L'exemple le plus dramatique, a été l'attitude de plusieurs Etats et non des moindres, à l'exception notable de la France, à l'égard de l'Italie qui payait un très lourd tribut en terme de vies humaines. Cette attitude a non seulement été dénoncée par le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte mais a également suscité l'indignation du coté de Lisbonne. Alors que l'Italie était contrainte de se tourner vers... la Chine, la Russie et Cuba, le Premier Ministre portugais, Antonio Costa, a qualifié de « répugnant » le discours du Ministre des Finances néerlandais dont les propos illustraient parfaitement l'abandon dont faisait l'objet le pays le plus frappé par la crise.

Toutefois, le coup de grâce est peut-être venu cette semaine de l'Allemagne et plus spécialement de Karlsruhe où siège la Cour Constitutionnelle allemande.

Le mardi 5 mai, dans une décision ayant fait l'effet d'un coup de tonnerre, la Cour a remis en question la légalité de la politique de rachat des dettes des Etats, pratiquée par la Banque Centrale Européenne. Ce faisant, les juges allemands ont mis en cause la clé de voûte de l'Union Européenne constituée par la Cour de Justice de l'Union Européenne dont ils avaient sollicité l'avis.

Selon la Cour constitutionnelle allemande, les juges composant la Cour de Justice de Luxembourg, auraient rendu une décision « incompréhensible » et outrepassé leurs « compétences ».

Même si la décision de la Cour de Karlsruhe porte sur le rachat des dettes pratiqué par la BCE à l'occasion de la crise de l'Euro de 2015, il est facile de comprendre que ce qui est visé, c'est le « plan pandémie » qui vient d'être adopté par la BCE et qui prévoit le rachat de 750 milliards de dettes des Etats de l'Union.

Ainsi, après la crise migratoire de 2015-2016, la dérive autoritaire qui frappe les pays dits du « groupe de Visegrad », la pandémie qui vient de révéler les failles dont souffre l'institution européenne, l'étranglement financier résultant de la décision rendue à Karlsruhe, pourrait bien constituer le coup de massue porté à cette construction née en 1951 dans l'après deuxième guerre mondiale.

Resterait alors à tenter de recoller les morceaux épars, ce qui constituerait un vaste et périlleux chantier.

 

 

 

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