Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Vers la fin de l'Europe ?

 

 

 

Le contexte dans lequel pointent à l'horizon 2024 les élections Européennes permet de s'interroger.

Voici que des partis ouvertement nationalistes-conservateurs ou mieux, d'extrême-droite, accèdent au pouvoir dans plusieurs états européens. Il en était ainsi dans la Hongrie de monsieur Orban, l'Italie de madame Meloni a suivi, la Suède et la Slovaquie leur ont emboîté le pas et voilà que les Pays-Bas ont vu lors des législatives du 22 novembre, le leader d'extrême-droite Geert Wilders, un europhobe convaincu, remporter le scrutin et s'apprêter à occuper le poste de Premier ministre néerlandais. Son parti, « le Parti pour la Liberté » (PVV) ouvertement anti-immigration a remporté 37 sièges sur 150 et son leader est chargé de former une coalition. Et cela aux Pays-Bas qui, comme l'Italie, figurent parmi les pays membres fondateurs de l'Union européenne !

Le risque de voir apparaître une minorité de blocage rendant l'Union Européenne (UE) ingouvernable, se précise à chaque scrutin.

La seule bonne nouvelle nous est venue d'Espagne où le socialiste Pedro Sanchez pro-européen affiché, est finalement parvenu à se maintenir à la tête du gouvernement espagnol grâce à un accord avec les formations indépendantistes catalanes qui apporteront leur soutien. Un accord fragile certes, mais qui a le mérite d'exister et qui évite un nouveau scrutin législatif dans la mesure où la droite du PP alliée à l'extrême-droite de Vox ne pouvait rassembler une majorité pour gouverner.

En France, la situation n'est guère brillante à quelques mois du scrutin européen. La liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella est mesurée dans les derniers sondages à 28 % très loin devant la liste Renaissance qui suit 8 ou 9 points derrière. Celle-ci, soutenue par la majorité présidentielle, ne désignera celui ou celle qui la mènera, qu'en janvier prochain alors que dans les autres formations, on entre en campagne. Manifestement, dans l'entourage du Président, on ne se bouscule pas pour occuper la place.

Qu'en sera-t-il au lendemain des élections du 9 juin prochain où nous sommes appelés à envoyer 81 eurodéputés au Parlement européen ?

En juillet dernier, le gouvernement néerlandais pro-européen mené par Marke Rutte, était obligé de jeter l'éponge, la coalition qu'il dirigeait s'étant fracassée sur la stratégie à suivre en matière de politique migratoire sujet qui constitue une préoccupation majeure pour les néerlandais.

En France, le énième projet de loi « Immigration », actuellement sur le bureau de l'Assemblée nationale, est examiné dans un contexte de très grande tension consécutivement aux drames récents que le pays a connus. Depuis longtemps, révoltes sociales, attentats terroristes, spectacle désolant donné par certains de nos représentants sur les bancs de l'Assemblée, ont apporté au Rassemblement national le carburant rêvé pour aborder dans les meilleures conditions le scrutin européen de juin 2024... en attendant la prochaine présidentielle de 2027.

Le risque est donc grand, de voir à l'issue du scrutin européen, une majorité eurosceptique dans laquelle l'extrême droite serait prépondérante, prendre les rênes de l'Union avec pour seul objectif de la faire imploser. Oublié tout le travail effectué dans une période récente par l'UE dans la lutte contre le Covid et pour protéger les économies des pays membres affrontant la pandémie, oublié l'effort entrepris en matière de décarbonation du continent, oubliées les mesures prises contre la Russie après son invasion de l'Ukraine et le renforcement de la politique de Défense au niveau de l'Europe etc...

Et cela, au moment où sur le plan international le risque encouru est de se retrouver affaiblis face aux tentations hégémoniques de nos alliés d'Outre atlantique, aux menaces des dictatures chinoise et russe, à l'Inde nationaliste de Modi. Alors qu'à travers le récent élargissement des Brics, le  « Sud global » tente de s'organiser pour lutter contre celui qu'il a désigné comme son ennemi à savoir l'Occident. Il serait mortel que l'Europe se disloque et que chacun de ses membres doive affronter isolément des situations et des défis qui nécessitent plus que jamais, solidarité et la poursuite de la consolidation de la « maison commune » comme Gorbatchev, il fut un temps, en rêva..

En 1977, François Mitterrand, européen convaincu, avait écrit « Quand l'Europe ouvre la bouche, c'est pour bailler ». Les choses ont certes bougé en 46 années et l'époque incite moins que jamais à l'endormissement. Il n'empêche, que si nous ne voulons pas voir l'Europe atomisée et impuissante, il est grand temps que les pays qui la composent mesurent le chemin accompli, souvent dans la douleur, les écueils qui se dressent devant nous et qui ne pourront être affrontés, qu'unis. Nous devrons l'être, sur des programmes assurant notre sécurité tout en respectant des valeurs fondamentales comme l'état de droit, la promotion des droits humains. Toute autre voie conduirait à une impasse. C'est bien de survie qu'il s'agit.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article