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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Macron l'unijambiste.

 

DIRECT. Loi immigration : "Il n'y a pas de crise dans la majorité", estime  Elisabeth Borne qui juge des mesures contraires à la Constitution -  ladepeche.fr

 

Le « en même temps » en place depuis la présidentielle de 2017 aurait-il expiré dans la nuit du 19 au 20 décembre 2023 ? L'idée était simple : la classe politique comprend des responsables de centre droit et de centre gauche qui peuvent parfaitement faire avancer le pays en travaillant ensemble plutôt que de se retrouver dans deux camps opposés où tout dialogue est exclu, le pays étant le grand perdant de cet état de fait.

L'élan macronien séduisit une partie importante de la classe politique de droite mais également de l'électorat qui, lors des précédentes présidentielles, s'était prononcé en faveur de Nicolas Sarkozy.

La gauche mendésiste des années 60, celle qui soutint Michel Rocard dans le bras de fer qui lui était imposé par le Président François Mitterrand dans les années 1980, celle qui observait avec sympathie le parcours de l'ancien leader de Mai 68 Daniel Cohn-Bendit, avait en grande partie adhéré au propos du jeune Président qui promettait rien moins que la « Révolution ». Olivier Véran, Gabriel Attal en sont les plus beaux exemples.

Six ans et demi après, à l'image des poilus rentrant du front où ils avaient perdu un de leurs membres inférieurs, l'adoption de la loi « Immigration » si fortement marquée à droite que son extrême lepéniste s'est empressé de la voter, marque l'abandon par le Président de ce qui constituait sa « jambe gauche » pour désormais se livrer aux appétits de messieurs Ciotti et Marleix qui n'en attendaient pas d'avantage pour se refaire une santé après avoir été étrillés lors des précédents scrutins présidentiel et législatif. Chez Les Républicains, le Père Noël a pris quelques jours d'avance mais s'est montré d'une grande générosité.

Côté « majorité présidentielle » on avancera que majoritairement les français souhaitaient une loi sur l'immigration mettant un terme à certaines dérives non acceptées par la population. Il s'agissait effectivement du projet initial permettant de faciliter le retour dans leur pays d'origine d'étrangers n'ayant pas vocation à rester sur le territoire français mais également, dans les métiers en tension, de régulariser la situation de travailleurs n'ayant pas de titre de séjour valable. Une illustration du « en même temps » macronien.

Sauf qu'au moment de voter le texte issu de la Commission mixte paritaire, il ne s'agissait plus du texte initialement présenté par le gouvernement mais de la version considérablement durcie souhaitée par la droite de la droite incompatible avec les valeurs d'humanisme et la tradition d'accueil qui caractérisent la patrie des Droits humains. Même si en cette matinée du 20 décembre, sur France Inter, madame la Première ministre insiste sur le fait que les deux objectifs poursuivis sont atteints, à savoir faciliter le retour des étrangers en situation irrégulière mais également, régulariser la situation de ceux qui travaillent. La réhabilitation de la valeur « travail », serait selon elle, le socle de la loi adoptée.

Au niveau européen la tendance générale est au durcissement des dispositions relatives à l'immigration et aux conditions dans lesquelles nous accueillons les étrangers. Sans aller jusqu'à l'Italie dirigée par madame Méloni issue d'une formation post-fasciste, le Danemark dirigé par les sociaux-démocrates a considérablement renforcé sa législation sur l'immigration.

On regrettera que pour des raisons strictement politiciennes, la gauche parlementaire se soit associée aux Républicains et au Rassemblement National pour voter la motion de rejet présentée par les Ecologistes, ce qui dès lors, ne permettait pas à l'Assemblée d'examiner un texte de loi figurant parmi les plus importants du présent quinquennat. Il est un peu facile de crier au loup alors que l'on s'est ligué avec la droite et l'extrême droite pour empêcher l'examen d'un texte qui pouvait être considérablement amendé et enrichi de manière à atteindre l'objectif initial tout en gommant les aspects les plus contestables. Quand la politique politicienne l'emporte sur l'intérêt supérieur du pays... Un bel exemple à méditer.

Au lendemain de ce vote, de nombreuses interrogations subsistent quant aux conséquences qui vont en résulter sur la cohésion de la « majorité relative » que les français avaient souhaitée et élue en juin 2022. On peut craindre que l'intervention prévue ce jour du Président de la République, ne soit pas suffisante pour apaiser les tensions qui ont gagné l'ensemble de la classe politique.

Restent les recours qui seront déposés sur le bureau du Conseil Constitutionnel tant par le Gouvernement comme l'a annoncé madame Borne, que par l'opposition. Ici aussi, « y a plus qu'à... ».

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