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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Boris, Matteo, l'Europe d'hier ou celle de demain ?

 

Je ne sais si Boris Johnson et Matteo Salvini se sont concertés, s'ils ont décidé d'unir leurs efforts pour atteindre l'objectif que chacun poursuit maintenant depuis des années, à savoir la désintégration de l'Europe telle que nous la connaissons. En tout état de cause, même s'il faut observer la plus grande prudence, leurs initiatives paraissent à ce jour tourner au fiasco.

Concernant la Grande-Bretagne, depuis les années soixante, on n'a jamais très bien compris de quel coté de l'Atlantique elle se situe. Le Général De Gaulle en avait déjà tiré les conséquences.

Dans les années 60, il opposa son veto à la demande du Royaume-Uni d'intégrer la Communauté Economique Européenne.

Finalement, nos amis d'Outre-Manche adhérèrent en juillet 1972 mais refusèrent d'intégrer l'Euro.

Lorsque, le 23 juin 2016, eut lieu le referendum sur le brexit, on pouvait penser que les britanniques se prononceraient en toute connaissance sur les conséquences qui allaient résulter de leur vote et que les négociations avec l'UE seraient menées rondement, en cas de sortie. Ce sont 51,9 % des électeurs du Royaume-Uni qui se prononcèrent en faveur de la sortie de l'Union.

Deux années de négociations furent nécessaires pour parvenir à un accord. A une nuance près et d'importance, Thérésa May alors Premier Ministre, n'est pas parvenue, après plusieurs votes au Parlement britannique, à faire accepter l'accord longuement et âprement négocié.

Après sa démission, le nouveau Premier Ministre Boris Johnson jura les grands dieux qu'accord ou pas, la Grande Bretagne sortirait de l'Union au plus tard le 31 octobre 2019 date limite fixée après que plusieurs reports soient déjà intervenus. Or, les derniers votes au Parlement britannique, démontrent, s'il en était nécessaire, l'état d'impréparation dans lequel est intervenu le vote sur le brexit. En effet, il est aujourd'hui question d'un nouveau (et ultime ?) report de la date de sortie au 31 janvier prochain.

Un nouveau report, pourquoi faire ? Renégocier un nouvel accord avec l'UE ? Celle-ci a déjà fait savoir à plusieurs reprises que l'accord ne serait pas renégocié. Alors, une nouvelle demande de report qui nécessite l'accord des 27 autres pays, dans le but de créer une brèche parmi les membres de l'Union ? Ce n'est pas impossible. Mais vient alors immédiatement la question suivante : dans quel but ?

Une certitude, les britanniques veulent faire payer aux européens le prix fort de la sortie de l'Union qu'ils ont librement décidée, alors même que personne ne les y poussait.

Il reste à espérer que les 27 membres de l'UE feront clairement savoir au Royaume-Uni, que ces palinodies, outre leur caractère grotesque, ne sont pas acceptables.

On en vient alors aux intérêts propres à chaque membre, lesquels ne coïncident pas forcément avec ceux du voisin. A commencer par l'Allemagne de madame Merkel qui, exportation de véhicules oblige, a tendance à prêter une oreille plus complaisante aux demandes britanniques. A ce jour, la France oppose à ces demandes une ligne de fermeté. Pourra-t-elle la maintenir ?

Si j'étais un sujet de sa Majesté et si j'avais voté en faveur du brexit (hypothèses totalement fantaisistes), je commencerais à me demander si les dirigeants à la tête du pays n'ont pas une fâcheuse tendance à se payer la tête de leurs électeurs.

Les difficultés intérieures à la Grande Bretagne n'ont pas à être réglées ailleurs qu'à l'intérieur des frontières du pays. Les inconséquences des britanniques ne peuvent, comme c'est le cas aujourd'hui, pénaliser les autres membres de l'Union.

Soit ils déchirent tout ce qui a été fait depuis le referendum sur le brexit de juin 2016 et il faudra se souvenir à l'avenir de cet épisode. Soit au 31 octobre, l'Union Européenne ne comptera plus que 27 membres. Aucune autre alternative ne saurait être acceptée … au risque de sombrer dans le ridicule.

Chez nos amis transalpins, la décision de Matteo Salvini prise le 8 août dernier, de rompre la coalition conclue avec le Mouvement 5 étoiles (M5S) de Luigi Di Maio après les élections législatives du 4 mars 2018, a, pour l'instant, abouti à une situation inverse à celle qu'espérait l'ancien Ministre de l'Intérieur.

Ce dernier, après le succès obtenu par la Ligue aux élections européennes, pensait, en provoquant la rupture, aller vers de nouvelles élections qui lui auraient permis de prendre la tête du gouvernement. En effet, les sondages promettaient à la Ligue un score de 36 à 38 % des suffrages, devançant ainsi largement les autres formations. La droite berlusconienne de Forza Italia et le parti fasciste Frères d'Italie, auraient apporté le soutien nécessaire pour parvenir à atteindre la majorité (mon Billet d'Humeur du 10 août 2019 « Ça tangue dangereusement du coté des pays du club med »).

Afin de déjouer un tel scénario, le Mouvement 5 Etoiles et le Parti Démocrate qui, quelques semaines auparavant, entretenaient des relations très conflictuelles, ont rangé leurs critiques mutuelles. Celles-ci allaient même jusqu'à prendre la forme d'insultes. Ainsi, en juillet dernier Matteo Renzi, l'ancien dirigeant du parti Démocrate déclarait : « Le Mouvement 5 Etoiles n'est pas un mouvement démocratique. Je ne voterai jamais pour une coalition PD/M5S ». Pourtant, le 28 août les deux formations ont signé un accord gouvernemental qui a permis au nouveau gouvernement de prêter serment le 5 septembre.

C'est Paolo Conte qui présidait jusqu'à présent le gouvernement d'union Mouvement 5 Etoiles-Ligue, qui désormais présidera un gouvernement d'union Mouvement 5 Etoiles-Parti Démocrate. Un peu, le mariage de la carpe et du lapin.

Mais nous sommes en Italie et, comme chacun sait, en matière politique impossible n'est pas italien.

Ainsi, le recours aux urnes souhaité par Salvini n'aura pas lieu immédiatement. Restera aux formations qui vont exercer le pouvoir à démontrer que cela est possible. On sait par exemple que sur le sujet de la construction de la ligne Lyon-Turin, les opinions sont diamétralement opposées.

Les italiens ont un sens inné du compromis et ce gouvernement, pourrait se maintenir jusqu'aux élections législatives qui doivent en principe intervenir en mai 2023. Sauf si d'ici là...

Il n'en reste pas moins que deux des quatre pays les plus importants qui composent l'Union Européenne traversent une grave crise et que paradoxalement, tout est à craindre en cas d'élections législatives rapprochées dans l'un d'entre eux. Une victoire de Boris Johnson en Grande-Bretagne, de Matteo Salvini en Italie.

Dans la navigation aérienne, la traversée d'une zone de turbulences, implique pour des raisons de sécurité, que l'on attache ses ceintures.

Dans nos démocraties, devant une crise profonde, on a coutume de considérer qu'elle ne peut être surmontée qu'en redonnant la parole au peuple chargé de trancher le différend.

Au Royaume-Uni et en Italie, c'est en tentant d'éviter une consultation au niveau national que l'on espère éviter le crash.

Mais,  jusqu'à quand ?

 

 

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N
Point commun de ces deux pays qu'ils partagent hélas avec bien d'autres: leur chef d'Etat règne ou préside mais ne gouverne pas et avale toutes les couleuvres <br /> Seules des institutions comme les nôtres ou le chef de l'état élu au suffrage universel direct préside et a de grands pouvoirs même en cohabitation peuvent redonner aus pays démocratiques la stabilité et la crédibilité<br /> Si ce type d'élection existait aux Usa , Trump élu avec une minorité de voix serai toujours dans la teleralite !
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