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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Catalogne : Et maintenant ?

Les résultats des élections au Parlement Catalan nous sont parvenus tard dans la nuit.

On savait que le scrutin serait serré mais l'enjeu était de taille puisque le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, en dissolvant le Parlement et en organisant de nouvelles élections, avait un objectif principal : briser les indépendantistes.

Pour parvenir à ses fins, il n'avait reculé devant rien.

Le 1er Octobre, la Guardia Civil aux ordres du gouvernement espagnol avait brutalement réprimé les électeurs se rendant dans les bureaux de vote.

Le président de la Generalitat avait été contraint de s'exiler à Bruxelles pour échapper à son arrestation, les responsables des deux associations indépendantistes, « les deux Jordi » ainsi qu' Oriol Junqueras vice-président et plusieurs autres ministres avaient été incarcérés à Madrid et le restent à ce jour.

Enfin, la Catalogne avait été mise sous la tutelle du pouvoir central.

Pour Rajoy, tout était en place pour administrer à ces catalans rebelles une leçon qu'ils n'oublieraient pas de sitôt, d'autant qu'il s'était fortement impliqué dans la campagne.

C'est un euphémisme de dire que les résultats de ce matin ne sont pas tout à fait à la hauteur de ses attentes !

Les trois formations indépendantistes (Junts per Catalunya, Esquerra Republicana Catalana, la C.U.P.) remportent la majorité absolue des sièges au Parlement....... même si Ciudadanos (formation anti-indépendantiste de Centre Droit) a recueilli le plus de suffrages et si les formations indépendantistes recueillent 48 % des suffrages et ne franchissent pas la barre des 50 %.

Le prochain gouvernement catalan devra, en tout état de cause, refléter une alliance de plusieurs partis indépendantistes ou unionistes.

On voit mal, dans le contexte actuel, comment une alliance « tranversale » pourrait voir le jour.

La logique voudrait que les trois partis qui, avant le « coup d'Etat » de Rajoy, constituaient la majorité gouvernementale, s'accordent pour former la nouvelle coalition.

Les prochains jours ou prochaines semaines, devraient nous éclairer.

Toutefois, ce résultat qui, pour le Parti Populaire au pouvoir à Madrid et pour son chef Mariano Rajoy est le plus grand camouflet qui leur ait été infligé, implique que les détenus de la maison d'arrêt d'Estremera (Madrid) soient immédiatement libérés, que les poursuites engagées à l'encontre des indépendantistes soient abandonnées et que l'ancien président Carles Puigdemont puisse rentrer à Barceloone afin d'engager les discussions préalables à la constitution du prochain gouvernement.

Pour le cas où, comme on peut le craindre, Rajoy persisterait dans ses errements et son aveuglement, l'Europe se doit d'assumer ses responsabilités, afin de lui rappeller que sa fonction implique le respect de certains principes.....

C'est à ce prix que le dialogue qui n'aurait jamais dû cesser, sera rétabli entre « les deux espagnes ».

 

Jean-José Colomès.

 

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G
Bonsoir Jean José<br /> Faisant suite à ton dernier post et aux résultats du vote du 21 décembre en Catalogne je m’interroge et je ne te cacherais mes inquiétudes sur l’avenir de nos amis Catalan.<br /> Même si les indépendantistes ont obtenu à quelques choses près, le même nombre de voix qu'en 2015 et que le bloc indépendantiste est remporté la majorité absolue en raflant 70 des 135 sièges du futur parlement Catalan, je m’interroge et je suis inquiet pour l’avenir de nos amis Catalan<br /> Vont-ils aller au bout du processus de séparation, enclenché par Carles Puigdemont ? En ont-ils les moyens ? <br /> Je ne pense pas qu'à court terme les indépendantistes aient l'intention de se lancer de nouveau dans des décisions unilatérales. Ils n'en ont n’y les moyens matériels, n’y financiers. La voie unilatérale est bien trop dangereuse et bien trop coûteuse sur le plan économique (désertions et transferts de siège social de grands groupes industriels et financier) et surtout, me semble t’il, les Catalans ne sont pas prêts à l’accepter. Je me garderais bien de me prononcer et de dire que le peuple Catalan est majoritairement pour ou contre l'indépendance, car je n'en sais rien. Par contre, ce dont je suis sur, c’est qu'il n'y a pas de majorité, même chez les indépendantistes, pour s’engager sur la voie unilatérale.<br /> L'enjeu dans les prochaines semaines sera d'abord de former un gouvernement. Et ce ne sera pas une mince affaire. Il faut rappeler que Carles Puigdemont qui, avec son bon score, reste le candidat naturel des souverainistes à la présidence de la Catalogne, est sous le coup d'un mandat d'arrêt. Il ne fait aucun doute, s'il rentre en Espagne, qu'il sera immédiatement placé en détention dans l'attente de son procès. La justice espagnole n'hésitera pas. Elle a montré ces dernières semaines qu'elle n'a que faire des répercussions politiques de ses agissements. <br /> A l’analyse des résultats des élections du 21 décembre. Il est évident qu’aujourd’hui Madrid n’a, pas d’autre choix que de pouvoir adopter, deux types d'attitudes. Soit continuer de traiter le «problème catalan» sous un angle exclusivement juridique en mettant en avant le seul respect de la Constitution et des décisions de la justice espagnole. Dans ce cas, cela ne résoudra pas grand-chose. Soit s'en éloigner et traiter la question sous un angle plus politique en entamant une négociation avec les indépendantistes. Malheureusement, à l’heure actuelle on voit mal les partis trouver un terrain d'entente. Le dialogue de sourds a de fortes de chances de persister, la situation de rester dans l’impasse et les attentes de nos amis Catalan de rester lettres morte. <br /> Puisse faire que le bon sens l’emporte.
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M
je ne savais pas que l'on pouvait balayer une procédure judiciaire par un vote , au demeurant minoritaire 48% <br /> dans ce cas , Colona et les condamnés corses devraient être libérés puisque leurs amis ont gagné les élections territoriales , en ce qui les concerne avec une majorité de voix<br /> un tel raisonnement me surprend d'un brillant juriste
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C
Comme tu le suggères, le dialogue constitue la seule porte de sortie honorable. On ne négocie pas avec ses amis mais avec ses adversaires. Gageons que l'intelligence l'emportera et que les principaux acteurs sauront trouver le chemin de la raison. Amitiés Jean-Louis.
C
Je pense que le "brillant" est exagéré. Merci Henri pour ta contribution. C'est la première sur mon blog. Je suis très heureux qu'elle émane de toi. Pour le reste, quand on commet de graves erreurs il faut savoir les réparer y compris quand on est à la tête d'un grand pays comme l'Espagne.