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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Catalogne : Après le 21 Décembre ?

Catalogne : Après le 21 Décembre ?

 

Plus que quelques jours et nous aurons la réponse des Catalans après la décision prise par Rajoy d'organiser un scrutin consécutivement à la déclaration d'indépendance du Parlement Catalan.

Il faut, me semble-t-il, souligner l'esprit de responsabilité dont ont fait preuve les partis indépendantistes.

Alors que leurs dirigeants sont soit emprisonnés (le vice président Junqueras) soit en exil en Belgique, menacés d'emprisonnement s'ils rentrent en Catalogne (le président Puigdemont et quatre de ses ministres), leurs formations ont décidé de participer à ce scrutin pour tenter d'obtenir une majorité indépendantiste renouvelée au Parlement Catalan.

Si au soir du 21 Décembre tel n'est pas le cas, il conviendra que les formations indépendantistes en tirent les conséquences et renoncent, dans l'attente de jours meilleurs, à leur rêve de République indépendante ancrée dans l'Europe.

Toutefois, il n'est pas déraisonnable de s'interroger sur ce qu'il adviendra si une majorité indépendantiste se dégage du scrutin.

Depuis plusieurs semaines, la Catalogne est administrée par le pouvoir en place à Madrid.

Dès lors, l'argument tiré des conditions d'organisation du vote ne saurait être cette fois invoqué.

Les électeurs appelés à voter sont parfaitement informés de l'enjeu du scrutin et se prononceront en connaissance de cause.

Enfin, nul doute que les scènes de violence provoquées par la Guardia Civil, qui ont fait le 1er Octobre dernier plus de 800 blessés, ne se reproduiront pas et les électeurs pourront se rendre sans crainte dans les bureaux de vote.

Monsieur Rajoy, durant cette courte campagne, aura pu librement venir à Barcelone soutenir les candidats du PP lequel, ne l'oublions pas, a été fondé par l'ancien ministre de la Propagande de Franco, Manuel Fraga.

De même, José Maria Aznar, héritier du franquisme, fut président du Parti Populaire entre 1990 et 2004, fonction qu'il cumula avec la présidence du gouvernement espagnol entre 1996 et 2004.

Quant aux socialistes, il se sont empressés de « servir la soupe » à Mariano Rajoy, notre ancien premier minsitre M. Valls ayant cru nécessaire d'apporter une contribution dont on a beaucoup de mal à discerner l'utilité....

L'Union Européenne qui n'a pas manqué de s'abriter derrière le caratère « illégal » du scrutin du 1er Octobre, ne pourra cette fois invoquer cet argument pour ne pas demander à l'Espagne de respecter les valeurs démocratiques qui nous rassemblent et inviter Monsieur Rajoy à tirer toutes les conséquences d'un vote qui serait favorable aux indépendantistes.

L'intransigeance de Monsieur Rajoy, son refus de dialogue mais aussi la violence de la répression de sa police lors du précédent scrutin, auront conduit son pays à une impasse dont les conséquences pourraient être tragiques.

Dans une longue interview accordée au journal Le Monde et publiée dans le supplément Idées du Samedi 16 Décembre, Stéphane Michonneau, professeur d'histoire contemporaine, écrit :

« Le garant de la transition démocratique (en Espagne) a été la loi d'amnisitie de 1977, adoptée pour libérer les gens qui étaient dans les geôles franquistes, mais qui a surtout servi à amnistier les criminels du franquisme.... C'est cela que veulent remettre en question les jeunes générations qui ne comprennent pas pourquoi les victimes du fascisme n'ont pas été reconnues ».

 

C'est également cela que, dans sa grande majorité, exige le peuple Catalan.

 

Jean Colomès.

 

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