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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Avocat aux USA, un métier d'avenir.

 

Tout au long du dernier week-end, les chiffres étaient égrenés sur les écrans de télévision : Trump a engagé 1000 avocats pour contester sur le plan judiciaire les résultats ayant permis à Joe Biden de lui faire mordre la poussière.

Dans le camp démocrate, on en avait engagé 600 pour contrer les initiatives trumpiennes.

Nos confrères d'outre-atlantique vont avoir du pain sur la planche. Et ce n'est pas terminé...

Dès avant la clôture des bureaux de vote, dans le camp de Trump, environ 260 procédures avaient d'ores et déjà été engagées. Elles concernaient essentiellement les délais accordés aux votes par correspondance en raison de la pandémie de Covid 19.

Après la clôture du scrutin, le bataillon d'avocats recrutés par Trump est entré en action et la Justice a été saisie pour demander en vain un arrêt du dépouillement en cours dans le Michigan et un recomptage des voix dans le Wisconsin.

Dans le camp du président sortant, l'ordonnateur en chef est l'ancien maire de New-York, Rudi Giuliani. Pour Le Monde, « à 76 ans il est devenu l'avocat et l'homme-lige du président, plus trumpiste que Trump lui-même ».

A peine les résultats étaient-ils proclamés que les médias ont évoqué la possibilité pour le président déchu de mettre à profit la période qui nous sépare du 20 janvier 2020, fin de son actuel mandat, pour « s'auto-pardonner ». Dès 2017, dans l'un de ses tweets, son activité favorite avec le golf, il en évoquait la possibilité : « J'ai le droit absolu de me GRACIER moi-même, mais pourquoi le ferais-je puisque je n'ai rien fait de mal ? »

Parions que d'autres ne partagent pas son point de vue...

N'en doutons pas, l'auto-pardon, si Trump s'y aventurait, ne manquerait pas d'ouvrir la voie à des recours judiciaires pour tenter d'y faire échec. Ce n'est pas pour rien que l'intéressé s'est empressé de pourvoir au remplacement en un temps record, de la juge démocrate siégeant à la Cour Suprême, récemment décédée, Ruth Bader Ginsburg. Celle-ci a été remplacée par la juge conservatrice Amy Coney Barrett. Sa désignation a été confirmée par le Sénat à la veille de la présidentielle. On n'est jamais assez prudent. Ainsi, les républicains disposent d'une majorité de 6 voix sur 9 à la Cour Suprême dont 3 magistrats désignés par Donald Trump lui-même...

D'autres, plus optimistes, pensent que le perdant de cette élection hors normes, pourrait mettre à profit la période de transition pour négocier un abandon des poursuites judiciaires contre la reconnaissance par l'intéressé de sa défaite et son acceptation d'une passation de pouvoir apaisée. Mais un tel marchandage serait-il digne et de nature à faire obstacle à l'abandon des multiples procédures qui menacent celui qui est parvenu à rassembler plus de 70 millions d'américains sur son nom ?

Reste l'hypothèse la plus probable, Trump persistera à nier l'évidence, à affirmer qu'il est la victime du hold-up du siècle et tentera par tous les moyens à sa disposition, de revenir sur un résultat qui a placé Joe Biden en tête avec une avance de plus de 4 millions de votes. Tous les moyens, mais lesquels ?

Les « légaux » à savoir les recours judiciaires dans tel ou tel Etat à la condition de pouvoir les étayer par des preuves qui jusqu'à présent paraissent bien absentes.  Et ceux que nous qualifierons, pour reprendre la distinction trumpienne utilisée en matière de votes, d' « illégaux ». Parmi ceux-ci, sa tentative avortée de pousser ses partisans à envahir les bureaux de dépouillement ou de provoquer des émeutes qui étaient destinées à obtenir l'arrêt des décomptes et la mise à l'écart des votes par correspondance. Seul moyen pour Trump de faire main basse sur cette élection.

Il semblerait qu'il réfléchisse à l'heure actuelle à une reprise des meetings afin de galvaniser ses supporters pour s'opposer à la prise de fonctions, le 20 janvier prochain, de Joe Biden. Mais serait-t-il suivi par ses électeurs dans ce qui pourrait être qualifié de « mission impossible » ?

Quelle que soit la voie empruntée, la multiplication des recours pourrait se révéler très onéreuse pour celui qui compte dès à présent six banqueroutes et plusieurs milliers de plaintes en relation avec ses affaires. De quoi enrichir les centaines de cabinets d'avocats et autres conseils qui seront à son service. Signe des temps, les appels aux dons pour financer les frais de justice ainsi que d'éventuelles opérations de recomptage généralement onéreuses, ont été multipliés. À vot'bon cœur messieurs-dames !

In fine, redevenu le citoyen Trump , le passé risque de le rattraper, l'obligeant là encore à recourir aux services de ses conseils.

Tout d'abord, il ne fait pas de doute que le rapport Mueller reviendra à la surface et que l'on va reparler des soupçons d'ingérence russe dans les présidentielles de 2016. Si grâce au Sénat qui était majoritairement en sa faveur, Trump a pu faire échouer la procédure de destitution qui avait été mise en œuvre, une fois levée ce que Libé appelle son « immunité pestilentielle », celui qui sera devenu l'ancien président, n'en aura pas pour autant terminé avec le volet pénal. Son ancien avocat, Michael Cohen, n'a pu éviter un passage par la case prison et l'on ne serait pas surpris que le principal intéressé, connaisse le même sort.

S'ajoutent, les enquêtes pour fraude fiscale, fraude aux assurances et autres soupçons de malversations, le tout sur fond de falsification de comptes. Si l'on rajoute plusieurs plaintes à caractère sexuel, on peut imaginer que l'après mandat de monsieur Trump risque d'être très occupé et fort couteux.

On pourrait enfin rajouter les conflits d'intérêts qui se seraient multipliés durant le mandat et qui concerneraient la Trump Organization et la Maison Blanche.

Beaucoup de pain sur la planche pour le Barreau américain quelle que soit l'option choisie par celui qui, en tout état de cause, restera jusqu'au 20 janvier prochain, président de la première puissance mondiale.

Un nouvel Eldorado serait-il apparu pour mes confrères d'Outre-Atlantique, grâce à la magie trumpienne ?

Dernière minute : Ce samedi matin France Inter nous informe que Trump aurait pour la première fois évoqué la possibilité de ne plus être à la Maison Blanche en Janvier prochain.

Gageons que l'on ne le trouvera pas sous les ponts de New-York partageant le quotidien des sans-abris. Pourquoi pas derrière les barreaux ?

 

 

             PLANTU  à la Une du Monde

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