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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

La chute de Poutine passera-t-elle par le Haut-Karabagh ?

 

Deux anciennes républiques soviétiques, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, se disputent l'enclave du Haut-Karabagh peuplée majoritairement d'arméniens. De septembre à Novembre 2020, un conflit armé a opposé la République auto-proclamée du Haut-Karabagh soutenue par l'Arménie à l'Azerbaïdjan soutenu par la Turquie.

Ce conflit qui aura occasionné la mort de plus de cinq mille soldats de part et d'autre, a pris fin par un cessez-le-feu signé le 9 novembre 2020, sous l'égide de Moscou. L'Azerbaïdjan était sorti grand vainqueur et, aux termes de l'accord signé, 2 000 soldats de la paix russes, stationnés dans l'enclave ont en charge de le faire respecter.

Sauf que l'Arménie qui compte 2,7 millions d'habitants, alors que l'Azerbaïdjan en compte plus de 10 millions, doit faire face aux troupes azerbaïdjanaises qui poussent leur avantage en menant des incursions en territoire arménien. Les ONG dénoncent les violations des droits de l'Homme dont seraient victimes les populations arméniennes.

En septembre 2022, une offensive a causé la mort de plus de deux cents soldats arméniens et causé des victimes civiles. Depuis décembre 2022, l'Azerbaïdjan a encore accru la pression sur son voisin et les troupes aux ordres du Président Aliyev entravent la circulation sur l'unique route reliant l'Arménie à l'enclave du Haut-Karabagh située en Azerbaïdjan. Erevan alerte sur la « crise humanitaire » en cours, concernant la livraison dans l'enclave, de médicaments, de produits alimentaires indispensables aux populations qui y vivent.

L'Arménie, soutenue par la France, demande que soient garantis les droits et la sécurité des habitants de cette enclave alors que pour l'Azerbaïdjan, il ne s'agit que d'une « réintégration » de territoires lui appartenant.

C'est dans ce contexte de fortes tensions, que le 24 mars, la Cour constitutionnelle arménienne a jugé que le Statut de Rome portant création de la Cour Pénale Internationale est conforme à la Constitution du pays. Si l'Arménie avait signé l'adhésion à la CPI, elle n'a jamais ratifié sa signature de telle façon, qu'à ce jour, elle ne fait pas partie des 123 Etats membres composant la Haute juridiction.

Cette décision ouvre la voie à la ratification du traité par le Parlement arménien dont le pays deviendrait alors, membre de la CPI. Elle intervient dix jours à peine après que le Procureur de cette juridiction ait émis à l'encontre du Président russe, un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre.

Dans ces conditions, en cas de ratification, l'Arménie, pour le cas où Poutine foulerait son territoire, se verrait dans l'obligation de l'arrêter et de l''extrader vers La Haye. Alors que ce pays qui dépend de la Russie tant sur le plan sécuritaire que sur le plan économique avait, bien avant le 24 février 2022 et l'invasion de l'Ukraine, accompli les démarches en vue d'adhérer à la CPI. Cette adhésion a pour but de se protéger contre son ennemi, l'Azerbaïdjan et pouvoir dénoncer devant cette juridiction, les crimes de guerre dont sa population serait la victime.

La Russie a vivement réagi à la décision de la Cour constitutionnelle arménienne et a menacé l'ancienne République soviétique, de « graves répercussions » en cas de ratification du Statut. Le projet d'adhésion à la CPI a été jugé à Moscou « absolument inacceptable ».

Cette ratification pourrait opérer un tournant décisif dans les relations entre la Russie et l'une des anciennes Républiques de l'Union soviétique. Lors de la délivrance du mandat d'arrêt international visant Vladimir Poutine, on s'est interrogé sur les conditions dans lesquelles il pourrait être mis à exécution, la Russie n'étant pas membre de la CPI. La situation créée par la décision du 24 mars, signifie que l'étau pourrait très rapidement se resserrer autour du despote russe.

Les réactions à Moscou prouvent, qu'au Kremlin, on a parfaitement identifié le danger.

 

 

 

 

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