Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

L'avenir de l'Europe se joue en Russie.

 

Guerre en Ukraine : l'Allemagne embarrassée par une «fuite très grave» de  conversations secrètes entre hauts gradés de l'armée

 

Si l'on devait tirer un bilan de la deuxième année de guerre opposant l'envahisseur russe à l'Ukraine, on pourrait le résumer en une formule : échec de la contre-offensive ukrainienne.

En septembre 2022, quelques mois après le 24 février, date de l'invasion des troupes russes qui avaient pour objectif de s'emparer de Kiev, l'Ukraine avait repris aux russes la ville de Kerson et, après la pause hivernale, la contre-offensive annoncée pour le printemps 2023 devait voir les ukrainiens enfoncer les défenses russes et chasser l'agresseur des territoires occupés dans le Donbass ainsi que de la Crimée annexée par la Russie dès 2014.

Rien ne se passa comme prévu. Les soldats ukrainiens se heurtèrent à une défense russe solide. Après Marioupol, les villes de Bakhmout et, plus récemment de Avdiika sont tombées dans l'escarcelle de l'agresseur qui désormais, a pour objectif la ville stratégique d'Odessa. Enfin, tant à la frontière Est qu'à celle séparant les belligérants au Sud, les troupes russes sont à l'offensive et, malgré le courage des ukrainiens, ceux-ci sont sur le reculoir.

La cause de cette situation est simple à dégager : un manque criant d'armement et de munitions côté ukrainien. Concernant les munitions tirées par chaque camp, on estime que le rapport est de 1 à 10 en défaveur de l'armée ukrainienne. La responsabilité de cette situation, pèse en premier lieu sur l'Occident. A ce jour, seulement 30 % des armes et munitions promises par les occidentaux ont été livrées aux ukrainiens. L'aide américaine de 60 milliards qui avait été promise par le président Biden, est depuis plusieurs mois bloquée par le Congrès américain à majorité républicaine... en attendant le mois de novembre et dans l'espoir de voir Trump revenir aux commandes du pays.

C'est dans ce contexte, qu'à l'issue de la réunion de 25 dirigeants occidentaux au Palais de l'Elysée le lundi 26 février, le président Macron, constatait que, pour l'instant, aucun consensus n'existe pour envoyer en Ukraine des « troupes » au sol mais qu'il ne fallait pas l'exclure pour l'avenir. Il fixait par ailleurs un objectif très clair : Poutine ne peut pas sortir vainqueur de ce conflit.

Cette déclaration a soulevé la réprobation des pays composant l'Union européenne ainsi que des Etats-Unis tous ayant affirmé la main sur le cœur, qu'il était inenvisageable que des soldats occidentaux puissent fouler le sol ukrainien. Les allemands, par l'intermédiaire de leur Chancelier, étaient en figure de proue pour soutenir cette position.

Comme le président français le disait à tort il y a encore quelques mois, nos partenaires considèreraient-ils à leur tour, qu'il ne faut pas « humilier la Russie » ?

L'attente fut de courte durée. Quarante huit heures ne s'étaient pas écoulées après cette déclaration et la réaction des alliés occidentaux, que les russes diffusaient une conversation téléphonique captée entre deux officiers supérieurs de l'armée allemande, concernant les conditions dans lesquelles le pont de Kertch reliant la Russie à la Crimée, pourrait être détruit par les missiles de croisière à longue portée Taurus dont dispose la Bundeswehr alors que, officiellement, le Chancelier Olaf Scholz, affirme que ce type d'armement ne peut être livré aux ukrainiens au motif que leur portée permettrait à ses utilisateurs, d'atteindre Moscou.

L'affaire fait grand bruit outre-rhin et permet de relativiser les propos hostiles aux déclarations du président de la République française tenus par le premier ministre allemand. Il serait temps que ce grand pays, clarifie sa position dans l'aide qu'il peut apporter à l'Ukraine et prenne conscience qu'on ne peut soutenir de manière officielle une position alors que deux des plus hauts gradés militaires du pays dévoilent dans une conversation captée par l'ennemi, la présence allemande sur le sol ukrainien. Le Chancelier allemand qui a qualifié cette fuite de « très grave », peut ainsi mesurer le prix à payer pour son pays de sa dépendance au gaz russe...

Toutes ces tergiversations prêteraient à sourire si au même moment l'Ukraine n'était pas en fâcheuse posture et ne suppliait pas les occidentaux à tenir leurs engagements dans les livraisons d'armements, de munitions ainsi que d'avions qui lui font cruellement défaut. Une fois de plus, nous avons un temps de retard et celui-ci risque d'être fatal à notre allié alors que les conséquences d'un échec en Ukraine, sont parfaitement identifiées. Une partie de la Moldavie voisine, la Transnistrie, est dès à présent sous pression russe. Les pays Baltes, membres de l'Union européenne et de l'OTAN s'inquiètent fortement d'une victoire de Poutine en Ukraine et des suites qui pourraient en résulter à leur égard. Le sort réservé par le dictateur à son opposant le plus crédible, Alexeï Navalny, a montré si c'était nécessaire, que le tyran ne reculera devant aucune ignominie. Jusqu'où ?

Dès à présent, soyons certains qu'à plus de deux mille kilomètres de chez nous, les soldats ukrainiens meurent pour sauvegarder nos libertés.

Dans ces conditions, faut-il, alors que commence la troisième année d'une guerre très meurtrière, avoir la main qui tremble dans la livraison des matériels réclamés par le président Zélensky et dont on sait, qu'ils seront déterminants dans l'issue du conflit ?

Dès lors, au-delà du débat, semble-t-il aujourd'hui dépassé, concernant la présence des soldats des pays membres de l'U.E. sur le sol ukrainien, le moment le plus fort de l'intervention d'Emmanuel Macron, n'est-il pas l'affirmation d'une volonté : «Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre » ?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article