HOMMAGE A MON AMI CLAUDE MICHEL

A la mi-septembre en partance pour Tokyo, ma compagne et moi avions fait une halte de quelques jours à Paris.

Claude en profita pour nous réunir dans un restaurant du Jardin des Plantes. Nous y avons retrouvé ses fils Denis et Laurent accompagné d'Awa son épouse, David et Jade, Anaël et Maayan ses petits enfants. Nous ne le savions pas mais Claude entouré des siens, nous saluait pour la dernière fois.

La semaine dernière, trois jours avant son décès, nous avons échangé au téléphone. Il s'agissait d'organiser leur venue l'été prochain dans mon Roussillon natal comme cela s'était produit en août 2020. Nous étions convenus de nous rappeler le samedi suivant en présence de ses enfants pour régler les questions pratiques. Trois jours plus tard, Laurent m'informait que Claude nous avait quittés.

Jeudi nous accompagnerons Claude, là-même où, voici quelques années, nous avions accompagné Nadia. Les voilà désormais réunis pour l'éternité.

En novembre dernier, à l'occasion de mes 77 ans, j'ai publié un opuscule dans lequel je tente de survoler un vécu qui m'amena, pendant vingt ans, sur cette terre d'Aulnay. Voilà ce que j'écrivais au sujet de Claude et Nadia alors que j'évoquais cette matinée de mars 1972 où je franchissais pour la première fois le seuil de leur maison :

« Aux côtés de Claude il y avait son épouse Nadia et leurs deux enfants Denis et Laurent. Après m'avoir reçu pour la première fois dans son cabinet, Claude m'accompagna en mairie d'Aulnay pour m'aider dans mes démarches afin d'obtenir un logement puis me proposa de rester déjeuner chez lui. C'est là que je fis la connaissance de Nadia dont la personnalité m'impressionna immédiatement. Dès ce jour, leur table devint, durant les vingt années passées à Aulnay, ma « cantine » du midi. Une excellente cantine car Nadia était un concentré de qualités dont celle d'être un vrai cordon bleu. De Claude, sur le plan professionnel, j'ai tout appris. A ses côtés, j'ai eu le privilège de bénéficier pendant vingt ans, de sa grande culture, de sa droiture et d'une expérience hors du commun. Plus tard, devenu son associé, des liens d'amitié se sont tissés qui, cinquante ans après notre rencontre, restent très forts.... Aux côtés de Claude et Nadia, j'ai découvert l'opéra au Palais Garnier puis à l'Opéra Bastille.

Au cours de mon existence, deux figures paternelles m'ont accompagné, mon papa disparu en juillet 1998 à Latour de France et Claude que j'ai coutume de désigner comme mon père spirituel ».

Mon Cher Claude, permets-moi de terminer ce propos en citant Louis Aragon.

« Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle

Qu'à qui voudra m'entendre, à qui je parle ici,

N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci,

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ».

Jean-José COLOMES, le 22 janvier 2024