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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

Président, candidat ou pompier ?

 

 

 

Certains y compris dans son entourage, le pressent de se déclarer. Lui, répète que le contexte sanitaire, international, la crise énergétique, le contraignent à différer sa déclaration de candidature pour rester « jusqu'au bout », dans le costume de Président.

Qu'une telle posture puisse soulever les hauts cris de ceux qui se sont déclarés candidats et qui rêvent d'en découdre avec le sortant, peut parfaitement s'entendre. Il n'empêche, où se situe l'intérêt du pays ? Car c'est, me semble-t-il, la seule interrogation qui importe.

Depuis le 1er janvier, la France assure la présidence de l'Union Européenne dans une situation totalement inédite. .. à l'image de ce quinquennat finissant.

Même si « les jours heureux » paraissent désormais à portée, nous n'en avons pas terminé avec la pandémie du covid qui sévit. Pour les 7 derniers jours, à la date du 18 février, on compte 11 603 hospitalisations, 1 421 admissions en soins critiques et 1 673 décès. Ce qui porte le nombre de décès enregistrés depuis le début de la pandémie à 136 466. Je me suis plusieurs fois exprimé sur la responsabilité de ceux de nos concitoyens qui ont refusé le vaccin et du risque qu'ils ont pris et ont fait prendre à leur entourage (voir sur le sujet mon billet du 23 juillet 2021 : Nos libertés sont-elles solubles dans la « dictature »?).

On se souvient, il y a deux ans, de la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui a abandonné sa fonction pour prendre la tête de liste de la majorité présidentielle aux municipales à Paris et qui assurait que tout était sous contrôle. La suite prouva que c'était exactement le contraire. Madame Buzyn dût faire face aux critiques justifiées et acerbes des oppositions qui accusèrent la ministre de désertion.

Ceux qui, depuis le début d'année, pressent Emmanuel Macron de troquer le costume de président pour celui de candidat, auraient eu à son égard la même sévérité de jugement et n'auraient pas manqué de faire valoir qu'à ce niveau de responsabilités, on ne peut sacrifier l'intérêt du pays, en l'espèce la vie de français, pour satisfaire l'ambition de postuler à un second mandat.

Même si l'envers du décor est constitué par certaines annonces faites depuis le début 2022, par un président sous le costume duquel pointait le candidat. Je pense en particulier à ses dernières déclarations sur la nécessité de réhabiliter le nucléaire, sur la transition à opérer en matière de transports... Se projeter sur les trente ans à venir, n'est-ce pas enjamber une échéance qui se présentera dans à peine plus de 50 jours et de laquelle dépend tout le reste ?

C'est dans ce contexte sanitaire que deux conflits internationaux ont accaparé, ces dernières semaines, le chef de l'Etat. Au Mali, consécutivement aux deux coups d'Etat militaires intervenus en 2020 et 2021, une junte est à la tête du pays et a manifestement fait le choix d'une part de négocier avec les djihadistes, d'autre part de recourir à des mercenaires russes, la division Wagner, pour assurer la sécurité du pays. L'avenir dira si sur ces deux points, le choix des militaires au pouvoir a été judicieux.

En tout état de cause, cette situation nouvelle ne pouvait qu'amener la France à reconsidérer la présence d'environ cinq mille de ses soldats sur le territoire malien. Depuis 2013, année de l'intervention française (opération Serval à laquelle a succédé l'opération Barkhane) ce sont 53 français qui ont été tués au combat. Chiffre auquel s'ajoutent 9 décès accidentels de nos soldats.

Cette situation était inacceptable pour les autorités françaises qui, par la voix d'Emmanuel Macron, en ont tiré les conséquences. Il reste à espérer que, comme en Afghanistan, les terroristes d'Al Qaïda et de l'Etat Islamique, ne vont pas dans les prochaines semaines ou les prochains mois, atteindre la capitale Bamako et y créer un califat. Ne perdons pas de vue qu'en 2013, lorsque le président Hollande a répondu à la demande des autorités maliennes et à accepté l'intervention de la France, la prise de Bamako et l'installation d'un nouveau califat au Sahel, paraissaient comme un objectif parfaitement atteignable.

Reste, aux portes de l'Europe, la grave crise qui oppose la Russie à l'Ukraine. Niant aux peuples le droit de disposer de leur destin, donc aux dirigeants ukrainiens de poursuivre dans leur souhait de rejoindre l'Union Européenne et l'OTAN, le président Poutine en a fait une « ligne rouge » qui justifierait, l'intervention de l'armée russe sur le sol ukrainien. Il a donc massé environ 130 000 soldats à la frontière des deux pays prêts à fondre sur Kiev la capitale ukrainienne.

En cette fin de semaine, la tension est à l'extrême, le président américain se disant convaincu que l'intervention militaire russe se produira dans le courant de la semaine qui vient.

La diplomatie européenne a été très active ces dernières semaines pour éviter qu'un massacre ne se produise. Voici quelques jours, celui qui jusqu'au 30 juin prochain préside aux destinées de l'Union, a rencontré les présidents des deux pays en conflit, pour tenter de faire baisser la tension. Le nouveau chancelier allemand en a fait de même alors que l'Allemagne est très dépendante de la Russie notamment pour la fourniture du gaz dont les livraisons représentent la moitié environ de ses besoins.

Cette fin de semaine, Emmanuel Macron s'entretiendra une nouvelle fois, téléphoniquement avec le président ukrainien puis avec le président russe. Tous ces efforts permettront-ils d'éviter le pire ? Rien n'est moins certain. En tout état de cause, l'Europe ne pouvait pas ne pas tout tenter pour éviter une catastrophe à ses portes.

Cette tache ne pouvait être accomplie que par un président exerçant pleinement, au nom des 27 pays qui composent l'Union européenne, la mission confiée à la France. Et non par un président qui aurait endossé les habits de candidat.

Concernant ces engagements présidentiels sur le plan international, c'est bien connu, un (e) candidat (e) ne gagne pas la présidentielle par son action dans ce domaine. Ce sont bien davantage, des thèmes liés à la situation intérieure du pays tels le pouvoir d'achat ou la sécurité, qui motivent nos votes. Sur ce plan également, la crise énergétique et la forte hausse des prix des carburants, du gaz, de l'électricité, de nombre de produits alimentaires de base, s'est invitée dans la pré-campagne. Cette situation a amené le président et son gouvernement, à prendre des mesures dont certains, ont voulu n'y voir que des décisions à caractère électoraliste. Il en a été ainsi du chèque énergie de 100 € venu pour 6 millions de ménages s'ajouter à d'autres mesures prises précédemment comme la prime d'activité.

Dans les prochains jours, le président sera désormais candidat à sa succession. Il aura toutefois, « jusqu'au bout », à porter la tenue du pompier car il y a peu de chances pour que le calendrier électoral français soit pris en compte par la junte malienne ou par l'actuel « tsar » de Russie, pour libérer du temps au président français afin de lui permettre de mener campagne.

C'est le prix à payer pour un président, afin que son dessein ne vienne pas télescoper ses responsabilités.

 

 

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N
Être pompier en matière internationale exige d’une part d’avoir les mains libres ce qui n’est pas le cas d’un président -candidat et d’autre part de ne pas être naïf.<br /> Croire alors que Poutine s’était déjà ingéré dans la présidentielle de 2017 comme d’ailleurs dans celle des USA qu’il ferait un cadeau à Macron en 2022 en rejoignant gentiment la table des négociations relevait de l’angélisme qui n’est pas à mettre au crédit de notre président
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N
S’agissant de la présidence de l’Union européenne il eut été sage comme l’avait naguère fait l’Allemagne de passer son tour afin que les 27 soient présidés pendant effectivement 6 mois par la même personne à temps plein<br /> Il fut un temps où les interventions en pays frères de la très démocratique URSS, démocratique et socialiste bien sûr, ne troublaient pas beaucoup la place du Colonel Fabien et l’intelligentsia de gauche française. Il semble que l’ancien agent du KGB qui dirige la Russie soit dans la « tradition « soviétique <br /> Quant au Mali, nous voyons le résultat de l’abandon de la Francafrique car à l’époque de Foccard avec 5000 hommes sur place , il n’y aurait pas eu deux coups d’état au Mali. <br /> On savait naguère protéger ses vassaux et accessoirement nos intérêts.<br /> Non seulement la Russie , elle, n’a pas changé en Europe mais elle nous supplante en Afrique
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