La voie des sans voix.

C'est Xavier Bertrand qui a ouvert le bal. Le 30 septembre dernier, interrogé au 20 heures de France 2 par Anne-Sophie Lapix qui lui faisait observer, « pour l'instant vous n'êtes pas au second tour dans les sondages », celui qui s'était auto-proclamé candidat, resta bouche cousue, fixant longuement la journaliste, sans esquisser la moindre réponse, donnant l'impression qu'il découvrait cette situation et en mesurait d'un coup, toutes les conséquences...

La vidéo circula largement sur les réseaux sociaux. On connait le résultat du vote des primaires organisées à droite et auxquelles, finalement, celui qui se prétendait le candidat « naturel », accepta de participer.

 A peine désignée par la « primaire populaire » pour porter les « espoirs » de la gauche, Christiane Taubira, interrogée dans le cadre du grand oral de la Fondation Abbé Pierre sur ses propositions en matière de mal-logement, s'est retrouvée en grande difficulté, bafouillant une réponse incompréhensible qui montrait qu'elle s'était pour le moins, peu éternisée sur le sujet.

Les médias, peu enclins à promouvoir celle qui avait en décembre dernier, assuré qu'elle ne serait pas « une candidate de plus », diffusèrent largement cet extrait où l'on a vu celle qui s'exprime habituellement avec talent et conviction, prise totalement au dépourvu par la question de son interlocutrice, Anne Sophie Lapix.

Depuis la proclamation des résultats de la primaire populaire, les sondages ne sont guère favorables à madame Taubira qui a chuté de 5 à 2,5 % dans les intentions de vote.

Dimanche 13 février celle que le journal Le Monde appelle « madame Parfaite », tenait son grand meeting de campagne au Zénith à Paris. Ce devait être l'envol, Valérie Pécresse, chiraquienne bon teint, a fait Pschitt !

Celle qui s'auto-proclame «d'Artagnan, Cyrano ou le Hussard sur le toit », se mit à « déclamer », les bras en croix, plutôt que « d'incarner ». S'appuyant sur un discours que n'auraient pas renié les deux candidats d'extrême-droite, elle crut utile de se référer au « grand remplacement » thème bien connu du polémiste-candidat Zemmour, même s'il s'agissait pour elle, de s'en distinguer.

La candidate Les Républicains qui avait affirmé être « deux tiers Merkel et un tiers Thatcher », est en fait apparue comme une Margaret Thatcher qui aurait revêtu pour la circonstance, les habits de Bernadette Soubirous. Il va falloir que l'égérie de la droite retrouve très vite ses fondamentaux si elle ne veut pas subir l'affront d'être doublée par ses deux concurrents d'extrême-droite.

En résumé, pour retrouver sa voie et tenter de ne pas rester inaudible, Valérie Pécresse va devoir incarner une autre voix, non pas celle d'une incantation teintée de divinité, mais celle de la raison et de la lucidité.