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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

« Le sens de l'absurde... »

Nous voici rentrés depuis hier au soir 5 avril, dans le troisième confinement consécutif à l'épidémie qui, selon les informations les plus récentes, circulait dans notre pays dès l'automne 2019.

Ces mesures jugées indispensables dans l'attente d'une hypothétique immunité collective résultant de la vaccination d'une large part de la population, provoqueront inévitablement de nouvelles graves difficultés économiques, de nouvelles souffrances sociales. Sans oublier tous ceux qui, au quotidien, doivent être hospitalisés, des plus de cinq mille malades du Covid-19 occupant les lits de réanimation, des plus de 97 000 décès comptabilisés à ce jour.

Voilà que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en plein week-end de Pâques, se voit obligé de rappeler que « tous les jours, les services de police et de gendarmerie interviennent... dans les quartiers populaires parce qu'il y a des barbecues géants, parce que les gens ne respectent pas le confinement. Il est évident que dans les plus beaux quartiers de la capitale, la règle est la même pour tout le monde. Il n'y a pas deux types de citoyens ».

Certains en douteraient-ils ? Qu'est-ce qui a pu pousser le ministre, en pleine trêve pascale, à enfoncer ainsi des portes ouvertes ?

S'agirait-il d'une dégradation de la situation dans les quartiers populaires motivée par l'acceptation chaque jour un peu plus difficile de mesures qui entravent notre liberté de déplacement, mettent en danger nos emplois, nous privent tout simplement de la possibilité de retrouver ceux qui nous sont chers ?

Si en Allemagne, en Espagne, en Grande Bretagne, au Portugal, des décisions de même nature ont provoqué des manifestations ponctuées de scènes de violence, force est de constater que jusqu'à présent, les français ont, dans leur immense majorité, été très disciplinés. Comme s'ils avaient parfaitement saisi l'importance de l'enjeu et acceptaient l'idée selon laquelle, moins le virus circulera, plus rapide interviendra la levée des mesures de contrainte.

Ce qui ne saurait signifier que l'on ne se rapproche pas du seuil d'acceptabilité qui, une fois atteint, pourrait faire basculer le pays dans une violence généralisée. L'incendie se répandrait alors très vite. On en a eu un aperçu avec l'épisode des « gilets jaunes ». Heureusement, les banlieues n'ont pas bougé. En outre, les « black blocs » par la violence qu'ils ont imprimée lors des manifestations du samedi, ont participé au revirement de l'opinion publique qui, dans un premier temps, avait affirmé majoritairement sa sympathie pour le mouvement. Et puis, il y eut les initiatives de l'Élysée qui avec le « grand débat national » parvint à éteindre l'incendie.

La conviction que les braises ne sont pas totalement éteintes et qu'à travers un ras-le-bol généralisé et une remise en cause des règles qui nous sont imposées pendant encore plusieurs semaines, la « convergence des luttes » qui n'a pu aboutir jusqu'à présent, pourrait trouver à un an de la présidentielle, un débouché. Propice au déclenchement d'une déflagration aux conséquences imprévisibles...

C'est donc dans ce contexte que, selon la formule de son avocat, le collectionneur d'art, le richissime Pierre-Jean Chalençon, n'a rien trouvé de mieux que de « faire de l'humour ». Le collectionneur, par ailleurs animateur de l'émission sur France 2 « Affaire conclue », venait d'annoncer dans un reportage de M6 qu'il « avait diné cette semaine dans deux ou trois restaurants... avec un certain nombre de ministres ».

Légitimement, nombre de français se sont indignés et les questions n'ont pas manqué : Quels sont les ministres qui auraient participé à ces « dîners clandestins » , dans quels établissements ?

Le procureur de la République de Paris a saisi la Brigade de répression de la délinquance à la personne de la police judiciaire, d'une enquête pour « mise en danger de la vie d'autrui » et « travail dissimulé ».

Le Premier ministre parlant du devoir d'exemplarité absolue des ministres a fait savoir que s'il s'avérait que l'un d'entre eux s'était rendu dans ce type de soirée, ce serait « la démission direct ».

Il reste à espérer que très rapidement, la vérité puisse sortir de l'enquête menée. De son côté, la ministre en charge de la Citoyenneté Marlène Schiappa, a déclaré que si elle révélait que ces accusations sont exactes, il conviendrait que « les ministres ou députés » concernés, se voient infliger « des amendes et qu'ils soient pénalisés comme n'importe quel citoyen ».

S'il n'en était pas ainsi, comment faire accepter à celui qui prend sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail en oubliant de rédiger l'attestation nécessaire, qu'il devra acquitter une amende de 135 € alors que certains de nos gouvernants feraient ripaille en toute impunité dans les meilleurs restaurants parisiens !

En fait, après avoir reconnu être l'organisateur d'une soirée chez lui au palais Vivienne et s'être justifié au motif qu' « on est encore en démocratie, on fait ce qu'on veut », Pierre-Jean Chalençon effectue mardi 6 avril un sérieux rétro-pédalage. Selon lui, la polémique des restaurants clandestins tient en réalité à l'incompréhension générale d'une « grosse blague » qu'il voulait faire.

Et il affirme goguenard sur BFM TV : « C'était un immense poisson d'avril qui a marché ». Certainement a-t-il pensé que la piétaille que nous sommes, ne possède pas la finesse d'esprit suffisante, pour apprécier son « humour » !

Si Libé peut s'interroger en titrant « Des huiles dans la sauce ? » il reste à espérer que la sauce savamment montée par ce bouffon mondain, ne tourne pas dans un avenir proche au vinaigre.

Mais, comme le dit son avocat, « Il manie avec brio le sens de l'absurde ».

Evidemment, cela nous avait échappé. N'est-ce pas l'essentiel ?

 

 

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