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Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"

 Sidérant ?... Vous avez dit sidérant... ?

    A la Une du Monde des 1er/2 janvier 2020.

La veille de l'intervention télévisée du Président de la République présentant ses vœux aux français, on aurait pu penser que le maître mot du passage en 2020 serait celui « d'apaisement ». Les commentateurs de la vie politique insistaient sur ce terme qui devait caractériser le sens de l'intervention jupitérienne.

Finalement, s'il y avait un mot à retenir au changement de décennie, ce sera plutôt le qualificatif « sidérant ».

Après la fuite de Carlos Ghosn, dans la nuit du 29 au 30 décembre, l'ancien patron de Renault qui a faussé compagnie à la Justice japonaise pour rejoindre le Liban, son avocat japonais déclarait avoir été informé de la nouvelle par la presse, et s'est dit « sidéré ».

A quelques encablures du Japon, le bien-aimé Kim Jong-un présentant ses vœux à la population, a déclaré que la trêve avec les Etats-Unis avait pris fin avec 2019, et que la Corée du Nord allait reprendre ses essais nucléaires et utiliser une arme stratégique pour une action « sidérante » contre l'ogre américain .

Le dictionnaire culturel en langue française sous la direction d'Alain Rey, indique que ce qualificatif renvoie à « sidération ». Est sidérant ce qui foudroie, se produit brusquement. On parle ainsi d'une fièvre sidérante. Mais ce peut aussi être ce qui stupéfie, plonge dans la stupeur. On parle alors d'une nouvelle sidérante, d'un événement absolument sidérant.

Si l'on revient à nos  « amis » Carlos Ghosn et Kim Jong-un, il reste à déterminer ce que, la fuite pour l'un, la mise au point d'une arme stratégique pour l'autre, pourrait avoir de « sidérant ».

Concernant l'ancien patron de Renault, il est peu probable que son conseil japonais, comme il l'a déclaré, en apprenant la nouvelle de l'évasion de son client, ait été foudroyé par un accès de fièvre.

Quant au pacifiste Kim, je doute fort que le projet dont il menace les Etats-Unis puisse plonger ceux-ci dans un tel état de stupeur qu'ils en resteraient foudroyés.

Donald Trump a été pris d'une telle stupeur, qu'il a twitté à destination de Kim Jong-un  et il déclare que la nouvelle arme stratégique dont celui-ci menace le monde, ne modifierait en rien la confiance qu'il accorde au leader nord-coréen. Même pas peur !

Nous vivons le temps des superlatifs. Qu'une nouvelle nous satisfasse, nous nous déclarons hyper-contents. Nous allons nous approvisionner à l'hyper-marché. Tel régime ayant adopté le libéralisme, sera qualifié d'ultra-libéral. Pour les « gilets jaunes » ayant versé dans la violence, on parle des ultra-jaunes. On va désormais écouter un méga concert. On ira jusqu'à qualifier tel quartier d'hypra (contraction d'hyper et de supra) branché.                                                                                                                       

Désormais, on argumente à coup d'hyperboles !

Une certitude, derrière ces mots qui deviennent brusquement à la mode pour tomber tout aussi subitement dans l'oubli, on découvre bien souvent un vide « sidéral ».

«  Sidérant » non ?

 

 

 

 

 

 

 

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