31 Décembre 2019
J'écris ces lignes à quelques heures de l'intervention télévisée de ce 31 décembre 2019.
N'étant pas dans le secret des dieux et donc, n'ayant reçu aucune confidence de Jupiter, je ne puis que me confier à vous en vous contant mon rêve de la nuit dernière.
J'étais en charge (à quel titre?) d'interviewer « Monsieur Niet ». Non, il ne s'agissait pas d'Andrei Gromyko, l'ancien ministre des affaires étrangères de l'URSS, mais plus près de nous, du leader de la CGT, Philippe Martinez.
Je m'enhardissais à lui poser trois questions, devant sa détermination à rejeter en bloc l'ensemble du projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement
Je lui demandais tout d'abord si un projet de réforme qui permettra aux femmes de partir avec une retraite à taux plein à 64 ans en lieu et place des 67 ans actuels, était une réforme de droite.
Il me répondit que la France a le meilleur et le plus juste système de retraites au monde, qu'il convient de le conserver, tout au plus nécessiterait-t-il un léger toilettage.
Peu satisfait de cette réponse en trompe l'oeil, je lui demandais s'il pensait que permettre aux agriculteurs de partir avec une retraite de 1 000 € nets par mois, très au-dessus de ce qu'ils perçoivent à l'heure actuelle (736 € par mois en moyenne), était une réforme de droite ou de gauche.
Il m'expliqua alors, déroulant les propositions de la CGT, qu'il suffisait d'embaucher massivement, d'augmenter tout aussi massivement les salaires, pour accroître le montant global des cotisations acquittées et ainsi, résorber l'éventuel déficit. D'ailleurs, selon lui, le fameux déficit n'existerait que dans l'esprit tortueux de nos dirigeants.
Pensant qu'une nouvelle fois il avait soigneusement évité de répondre à mon interrogation, je tentais une dernière question : une réforme qui se donne pour objectif la mise en place d'un régime universel par points permettant de cotiser pour chaque heure travaillée, contrairement au système actuel, ne devrait-il pas figurer en tête des propositions du syndicat dont vous êtes la figure de proue ?
Je ne puis vous dire quelle fut sa réponse.
En effet, mon radio-réveil s'est alors déclenché. C'était Brassens qui avait entonné Le Fantôme et égrennait le dernier couplet :
« Au p'tit jour on m'a réveillé On secouait mon oreiller
Avec une fougue pleine de promesses. Mais foin des délices de Capoue
C'était mon père criant : Debout ! Vingt dieux tu vas manquer la messe ! »
Je n'avais pas le choix, il ne me restait plus qu'à me lever et plonger dans la réalité du jour, en attendant les vœux du Président.