Mes réactions à l'actualité politique intérieure et internationale, sociétale, sociale .... .... Avec légèreté, chaque fois que je le peux ! Je fais mienne la formule de Philippe Meyer (Mammifère omnivore) "Nous vivons une époque moderne !"
10 Mai 2019
Le mois de mai marque en France et ailleurs, la fin des compétitions sportives et sonne, pour les clubs, l'heure des Bilans.
Nulle prétention de ma part à m'immiscer dans un domaine qui m'est étranger.
Toutefois, le risque de voir la France rétrogradée à l'issue de la compétition européenne est grand. Tel est aujourd'hui mon sujet de préoccupation.
Bien sûr, il y a en premier lieu l'envol très poussif pour ne pas dire chaotique, de la tête de liste de LREM. Je veux parler de madame Loiseau dont le nom, semble-t-il, ne figurera pas sur les affiches électorales, alors que, pour ôter tout doute, celles-ci comporteront en grand, le label : « Avec Emmanuel Macron ! ».
Il y a aussi, me semble-t-il, un problème de stratégie. Vraisemblablement, le mandat du Président prendra fin au printemps 2022. Or, en prenant, de fait, la tête d'une des 33 ou 34 listes (on ne sait plus très bien) qui s'affronteront le 26 mai, en désignant la liste du RN comme son adversaire privilégié, Emmanuel Macron ne prend-t-il pas le risque de transformer ce scrutin en troisième tour de la présidentielle ou, mieux dit, en un referendum sur sa personne ?
Déjà, Marine Le Pen, l'invite en cas de défaite, à en tirer les conséquences comme De Gaulle le fit, avec grandeur, en 1969 !
Sur le fond, la situation n'est pas plus claire. Si le programme de LREM a été publié le 9 mai, les interrogations persistent. Certes l'objectif de faire de l'Europe « une puissance verte » est affiché comme priorité, ce qui peut paraître louable. Toutefois, les décisions prises depuis deux ans et qui ont entraîné en août 2018 la démission de Nicolas Hulot de son poste de Ministre de la Transition Ecologique, ne risquent-elles pas de constituer un effet boomerang désastreux ?
Rappelons-nous, le démissionnaire s'interrogeait : « Est-ce qu'on a commencé à réduire l'utilisation des pesticides ?... a-t-on commencé à enrayer l'érosion de la diversité ? » et le Ministre de répondre par la négative.
Nul ne prétendrait sérieusement que 9 mois après ces déclarations, les choses ont sérieusement changé.
Du recul sur la taxe carbone aux abandons concernant l'interdiction du glyphosate, de la reculade concernant la fin du nucléaire aux 60 % de taxes qui, en France, grèvent le prix payé à la pompe, l'objectif affiché de « reprendre le contrôle du destin de l'Europe » risque, pour nombre d'électeurs, d'être classé au rayon des vœux pieux.
Et puis, pour mettre en œuvre son programme, quelles sont les alliances que LREM est disposée à nouer au plan européen ?
La France enverra 79 Députés à Strasbourg (ou moins si les Britanniques participent au scrutin). Le Parlement Européen, compte 751 Députés issus des 28 pays qui composent l'Union.
La question de l'appartenance à un groupe pour la mise en œuvre du programme soumis au vote des français est donc fondamentale.
Les élus LREM se retrouveront-ils dans le Groupe qui comprendra les élus en Espagne de la formation Ciudadanos ? Ce parti de la droite espagnole qui apporte son soutien à la candidature aux municipales à Barcelone de Manuel Valls, ultra-libéral sur le plan économique. Ce parti qui par ailleurs, demande une sanction exemplaire au procès de Madrid à l'encontre des dirigeants catalans qui ont organisé le 1er octobre 2017 le referendum sur l'indépendance.
Feront-ils alliance avec le Parti Populaire Européen qui compte dans ses membres, le Partido Popular qui, avec Rajoy à sa tête, a fait réprimer avec la violence que l'on sait, les électeurs qui s'étaient déplacés pour participer à ce referendum ?
Ce même PPE qui, dernièrement, n'a pas trouvé le courage d'exclure de ses rangs les députés du Fidesz, le parti du Premier Ministre Viktor Orban au pouvoir en Hongrie et qui viole sans état d'âme, l'Etat de Droit notamment dans le domaine Judiciaire.
L'ambiguïté n'est plus de mise, sauf si l'on veut grossir les rangs du parti des abstentionnistes qui pourrait bien constituer le camp des vainqueurs du scrutin du 26 mai.
Epargner à l'Europe une victoire des populistes, ne peut se faire que dans la clarté des projets et des alliances. Encore faut-il, que le visage que l'on veut donner à l'Europe de demain soit en adéquation avec l'action menée au quotidien dans son propre pays.
Voici deux ans, Emmanuel Macron comptait, aux cotés d'Angela Merkel, assurer le leadership d'une Europe libérale et progressiste, face à celle des populistes de Droite comme de Gauche.
Il n'a pas trouvé auprès de la Chancelière allemande, l'écho attendu.
Aujourd'hui, l'Allemagne se prépare à une passation de pouvoirs au sommet ce qui laisse sans réponse, bien des interrogations.
Chez nous, la crise des « gilets jaunes » est passée par là et si ces derniers n'ont pu voir se concrétiser le slogan « Macron démission ! » qui les rassemblait et auquel ils continuent de s'accrocher, l'exécutif en sort affaibli. A tel point, que le Président a brandi la menace d'un remaniement ministériel si les européennes tournaient au vinaigre.
Aujourd'hui, les sondages prévoient pour le 26 mai, la liste du RN devançant la liste portée par le Président. Restent toutefois 15 jours de campagne au cours desquels les choses peuvent évoluer.
Si une telle hypothèse se confirmait, ne serait-ce pas tout simplement les trois ans restant du quinquennat qui seraient remis en cause ? A tout le moins, dans les objectifs présidentiels.
A l'extérieur de nos frontières, la France en sortirait sérieusement affaiblie et on serait alors en droit de la considérer privée de la possibilité de continuer à jouer dans la cour des grands.
En termes sportifs, elle serait rétrogradée en deuxième division !